Les thérapeutiques médicamenteuses

Selon le code de la santé publique (article L5111-1) : « On entend par médicament toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l'homme ou chez l'animal ou pouvant leur être administrée, en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique. Sont notamment considérés comme des médicaments les produits diététiques qui renferment dans leur composition des substances chimiques ou biologiques ne constituant pas elles-mêmes des aliments, mais dont la présence confère à ces produits, soit des propriétés spéciales recherchées en thérapeutique diététique, soit des propriétés de repas d'épreuve. Les produits utilisés pour la désinfection des locaux et pour la prothèse dentaire ne sont pas considérés comme des médicaments. Lorsque, eu égard à l'ensemble de ses caractéristiques, un produit est susceptible de répondre à la fois à la définition du médicament prévue au premier alinéa et à celle d'autres catégories de produits régies par le droit communautaire ou national, il est, en cas de doute, considéré comme un médicament. »

Origine des médicaments

Un médicament peut être d'origine animale, végétale, minérale ou synthétique
.

Actions

Un médicament peut avoir une ou plusieurs actions :
  • Action substitutive : consiste à apporter à l'organisme l'élément nutritif ou physiologique déficient (par exemple : méthadone ou vitamine C). 
  • Action par reproduction directe ou indirecte des effets d'une substance naturelle : le médicament reproduit ou stimule une fonction cellulaire ou organique, ou encore la transmission d'influx nerveux au niveau du système nerveux central ou autonome. 
  • Action par antagonisme direct ou indirect des effets d'une substance naturelle : le médicament exerce un blocage partiel ou complet d'une fonction cellulaire ou organique en fixant sur des récepteurs spécifiques (par exemple : sympatholytique). 
  • Action mécanique (par exemple : huile de paraffine favorisant le transit digestif). 
  • Action sur certains processus métaboliques : action sur la perméabilité cellulaire ou la réactivité de certaines cellules à leur excitant physiologique ou pathologique (par exemple : médicament anticalcique qui modifie la perméabilité des ions calcium).

Législation pharmaceutique

Médicaments ne contenant pas de substances vénéneuses

La dispensation se fait librement, sur présentation ou non d’une ordonnance, qui dans ce cas ne sert qu’au remboursement par la sécurité sociale. 

Le stockage se fait dans  les  pharmacies  de  ville,  il  n’y  a  pas  de  condition  particulière  mais  les  médicaments  ne  doivent  pas  être  à  la  portée  du  public.  Dans  les  services  hospitalier,  les  médicaments  sont  rangés dans les armoires à pharmacie.
Étiquetage :  
  • Spécialités (c'est-à-dire délivré en pharmacie officinale) : le conditionnement porte souvent les mentions légales, il n'y a pas de couleur imposée sauf pour les solutés  hypertonique  (où  l’on  utilise  une  contre  étiquette  bleue  portant  la  mention :  « soluté hypertonique à injecter lentement »). 
  • Conditionnement Hôpital (c'est-à-dire retrouvé dans les services hospitaliers) : lorsque  l’hôpital  n’utilise  pas  le  conditionnement  d’origine  du  laboratoire,  l’étiquette  est  blanche et porte les même mentions que la spécialité.

Médicaments contenant des substances vénéneuses

Classification en 3 catégories :
  • Liste 1 = médicaments toxiques : produits présentant un risque élevé pour la santé ou toxique 
  • Liste 2 = médicaments dangereux : produits présentant un risque limité ou produits nocifs  
  • Stupéfiants = substance psychotrope capable de provoquer une dépendance et des effets délétères sur la santé psychique/physique : ce sont des produits engendrant une toxicomanie. Ils sont prescrits pour une durée de 7, 14 ou 28 jours.
Les  règles  législatives  sont  de plus en plus  strictes  lorsqu’on  passe  de  la  liste  2  à  la  liste  1 puis aux  stupéfiants. 
Ce  sont  les  matières  premières  médicamenteuses  qui  sont  inscrites  dans  les  différentes catégories et donc les médicaments qui les contiennent sont classés dans cette catégorie (lorsque  plusieurs  matières  premières  sont  associées  dans  un  même  médicament  et  qu’elles  appartiennent  à  différentes catégories le médicaments est inscrit dans la catégorie la plus rigoureuse). 

                                
Médicaments inscrits à la liste 2
  • Dispensation à l’officine : l’ordonnance  est  obligatoire
  • Modalité de dispensation : la première délivrance doit avoir lieu dans les 3 mois suivant l’ordonnance, elle est pour maximum un mois de traitement. Le pharmacien note sur l’ordonnancier les différentes mentions légales (l'ordonnancier est le registre  sur  lequel  on  note  pour  chaque  dispensation : la date  de délivrance,  le nom  du  médecin et sa spécialité, la quantité  délivrée et le numéro d’ordre d’inscription). Ce registre est paraphé par le maire ou le commissaire de police, il doit être conservé 10 ans après sa fermeture. Le pharmacien indique sur l’ordonnance : la date de délivrance, la quantité délivrée, le numéro d’inscription sur l’ordonnancier, le tampon de l’officine. 
  • Renouvellement : il possible automatiquement pendant 1 an, sur présentation de l’ordonnance. Le médecin peut modifier la possibilité de renouvellement grâce à la mention « à ne pas renouveler ».  
  • Remboursement par la sécurité sociale : il est limité à 6 mois de traitement  
  • Étiquetage Spécialités : le conditionnement porte les mentions légales des spécialités plus des mentions complémentaires : « respecter la dose prescrite » pour ceux destinés aux voies internes ou « ne pas avaler et respecter la dose » en noir sur fond rouge pour les  médicaments des voies externes. Uniquement sur ordonnance en noir. Rectangle blanc avec filet vert
  • Étiquetage Conditionnement Hôpital : Étiquettes blanches, cadre vert séparée en deux par un trait noir horizontal, texte noir. Dans la partie supérieure : mentions légales des spécialités et dans la partie  inférieure : respecter les doses prescrites.
                             
Médicaments inscrits sur la liste 1
  • Dispensation à l’officine : les règles sont les mêmes que pour la liste 2 sauf que le renouvellement est interdit à moins qu'il soit expressément précisé sur l’ordonnance. La dispensation est pour maximum 1 mois sauf pour la pilule (3 mois maximum). 
  • Stockage : idem à la liste 2.  
  • Étiquetage : le conditionnement est identique à la liste 2 mais le rectangle ou le cadre est rouge.

Médicaments stupéfiants
  • Dispensation à l’officine : la prescription se fait sur ordonnance spécialisée, le médecin doit toujours préciser le nombre d’unité thérapeutique. Le pharmacien doit inscrire sur l’ordonnancier comme pour les listes 1 et 2 en notant en plus le numéro de la pièce d’identité, le nom et l’adresse du patient. 
  • Dispensation à l’hôpital : il faut pour chaque produit remplir un relevé nominatif d’utilisation avec date, heure, nom et prénom du malade, nom du produit, quantité administrée, nom du prescripteur, nom et signature de l’infirmière. La pharmacie délivre le produit au service contre remise de 2 documents : le relevé nominatif d’utilisation du produit (daté et signé par le chef de service conservé 3 ans par la pharmacie), le bon de couleur rose de renouvellement de la réserve des stupéfiants (sur lequel est indiqué le nom du produit, le stock normal du service, la quantité consommé et demandée). Il faut la signature de la surveillante et du chef de service. Le  pharmacien peut demander les conditionnements vides. Seuls la surveillante et les médecins peuvent venir chercher les stupéfiants à la pharmacie. 
  • Stockage : Dans les pharmacies d’officine, il faut un coffre-fort avec alarme. Dans les services, ils sont stockés dans un compartiment banalisé, fermé à clef dans l’armoire à médicaments.  
  • Étiquetage : idem à la liste 1.

Rangement d'une armoire à pharmacie


Les médicaments doivent être conservés dans des lieux secs et frais et hors des zones humides. Les médicaments périssables tels que certains antibiotiques, les solutions d’inhalation et les gouttes oculaires doivent être conservés au réfrigérateur. Une attention particulière doit être observé concernant les sirops et les crèmes : s'ils sont entamés, la date de péremption indiquée sur l’emballage n’est plus valable et la durée de conservation n’est plus que de 1 à 3 mois maximum (cette durée est précisée sur la notice du médicament).

Généralités

L’armoire à pharmacie est placée dans la salle de soins dont l’accès est limité au personnel autorisé (médecins, infirmiers). Ces armoires ne contiennent que des médicaments. 


Réévaluation de la dotation des médicaments

Cette phase doit être prévue une semaine avant l’installation de l’armoire dans le service et le transfert des médicaments.
  • Préparation de la liste des médicaments : cocher les médicaments sur la liste des médicaments/alphabétique fournie par la pharmacie 
  • Quantité nécessaire en stock : indiquer la quantité en face du produit, faire parvenir à la pharmacie la liste ainsi annotée. La liste sera élaborée par le surveillant et l’équipe infirmière en accord avec le médecin chef du service ou son représentant, puis signée par le chef de service. 
  • La liste de dotation du service par ordre alphabétique sera tapée en 3 exemplaires par le service de pharmacie (2 pour le service, 1 pour la pharmacie). Le statut des médicaments en dotation ( Stupéfiants, liste I, liste II ) sera indiqué. Un exemplaire de la dotation rangé par classe thérapeutique est fourni.

Règles générales de rangement

Les médicaments seront classés par voie d’administration :  
  • voie orale :  sèche (comprimés, sachets, gélules), liquide (sirop et gouttes). Les flacons seront disposés sur les gradins du haut de façon à être visibles. 
  • voie injectable : ampoule, poche, flacons (à l’exception des solutés massifs) 
  • voie rectale : suppositoire
  • voie locale : pommade, poudre
Il faut ensuite pour chaque voie classer les médicaments par ordre alphabétique.


Étiquetage

Dans la mesure du possible, les médicaments doivent être conservés dans leur conditionnement d’origine. L’étiquetage est assuré par la pharmacie.
Les étiquettes doivent être choisies en respectant la réglementation des substances vénéneuses 
  • Stupéfiants  : étiquette blanche avec large filet rouge 
  • Liste I : étiquette blanche avec large filet rouge  
  • Liste II : étiquette blanche avec large filet vert
Elles devront être rédigées (ou tapées) puis collées sur les blocs-tiroirs contenant les médicaments.
Ces étiquettes devront comporter :
  • Dans la partie supérieure, inscrit en gros caractère : la dénomination de la spécialité et si possible la DCI, le dosage exprimé en quantité et en concentration, la forme pharmaceutique (comprimé, sachet, ampoule, suppositoire),  la voie d’administration (orale, injectable, rectale, locale...) 
  • Dans la partie inférieure, séparé par une ligne noire et inscrite en lettres noires la mention «  Respecter les doses prescrites » doit figurer.
Les stupéfiants sont détenus dans le compartiment prévu à cet usage et fermé à clé.


Organisation d'une distribution de médicaments

Préalablement à l’administration

  • Prendre connaissance de la prescription sans la retranscrire
  • Vérifier la concordance entre la prescription et le médicament préparé
  • Vérifier la date de péremption des médicaments et leur aspect 
  • Effectuer les reconstitutions des médicaments extemporanément dans des conditions d’hygiène et selon le Résumé des caractéristiques du produit (RCP)
  • Vérifier l’absence de contre-indications de certaines pratiques telles que le broyage de comprimés, l’ouverture de gélules, la mise en solution ou en suspension dans un liquide.
Il est recommandé de respecter la prescription lorsqu’elle précise que le médicament ne doit être administré qu’en présence du médecin ou sous surveillance cardiaque.
Il n’est pas recommandé de déconditionner les formes orales sèches avant la présentation au patient.


Au moment de l’administration

  • Vérifier l’identité du patient
  • Le questionner sur une éventuelle allergie au médicament
  • Apprécier le niveau d’autonomie du patient pour gérer l’administration de son traitement : si le patient est autonome pour une auto-administration il faut s’assurer de la compréhension des modalités d’administration du traitement, si le patient est dépendant il faut l’assister dans la prise de ses médicaments 
  • Respecter les vitesses d’injection intraveineuse
  • Respecter les règles d’hygiène et de sécurité (médicament non ouvert, date de péremption, manipulations réalisées selon les règles de bonne pratique).
Attention : un patient prémédiqué répond sans avoir vraiment entendu ni compris la question.


Enregistrement des conditions d’exécution

  • Il convient d’enregistrer en temps réel toute administration de médicaments en utilisant les logiciels informatiques ou à défaut, le support de prescription. 
  • Les retranscriptions sont à proscrire, ainsi que la présence dans la chambre des patients de documents décrivant les conditions d’exécution de l’administration de médicaments. 
  • L’enregistrement concerne tous les médicaments administrés y compris ceux ayant fait l’objet de prescription conditionnelle, dans le cadre de l’urgence ou de protocole thérapeutique préétabli. 
  • Les items enregistrés sont : la dénomination commune du médicament, la dose, les modalités de reconstitution et de dilution, la date et l’heure d’administration, le nom et la qualité de l'IDE, les sites d’injection, le numéro de lot pour certains médicaments, la mention d’incident lors d’administration de tous les médicaments non administrés (l’enregistrement comporte la cause de la non administration).
L’enregistrement des données respecte les spécifications relatives à l’administration de médicaments soumis à réglementation particulière (médicaments dérivés du sang, stupéfiants…)


Surveillance thérapeutique du patient

La surveillance du patient relève du rôle propre. Elle peut être définie comme un examen attentif de la personne afin de déceler tout signe potentiellement révélateur d'une anomalie.
Elle peut porter sur :
  • l‘état de conscience du patient 
  • son comportement et tous les signes cliniques.
L'intérêt de cette surveillance est de déceler toute anomalie pour appeler le médecin si l'infirmier estime que le traitement ne relève pas de sa compétence ou d'agir directement pour éviter toutes conséquences dommageables pour le patient.

La surveillance thérapeutique du patient permet d’évaluer le bénéfice rendu et de repérer la survenue éventuelle de tout effet indésirable. Ce dernier fait l’objet d’un enregistrement dans le dossier du patient, d’une déclaration selon les procédures en vigueur dans l’établissement et d’une analyse en vue d’une action corrective et d’une réévaluation.


Règle des 5B

Le fil conducteur de la sécurisation de l’administration médicamenteuse repose sur la règle des 5 B : Administrer le Bon médicament, à la Bonne dose, sur la Bonne voie, au Bon moment, au Bon patient.
Ces 5B représentent des objectifs à atteindre, pour lesquels des stratégies sont définies et mises en œuvre.
Cette règle évolutive est un outil pédagogique de prévention, qui doit guider chaque action réalisée lors de l’administration des médicaments.

Risques d’erreurs les plus fréquentes

  • Le manque de connaissances : l’administration sécuritaire d’un médicament nécessite que l’infirmière connaisse la classe du médicament, son mécanisme d’action, les effets 2ndaires, les réactions thérapeutiques, les conditions d’administration, les doses usuelles, les contre-indications et les interactions médicamenteuses. L’infirmière qui administre un médicament sans le connaître ne pourra pas agir prudemment puisqu’elle ne sera pas en mesure de questionner une ordonnance ou de planifier et d’assurer la surveillance requise par l’état du patient. 
  • L’omission de clarifier des ordonnances qui suscitent un questionnement : l’infirmière doit clarifier auprès du médecin toute situation de doute quant à une ordonnance. Ex : ordonnance illisible, incomplète, dosage inhabituel ou inapproprié à la condition clinique du client. 
  • Le non-respect des vérifications nécessaires des 5B. 
  • L’utilisation d’une méthode de soins inappropriée : l’infirmière doit respecter les principes concernant la préparation des médicaments et leur méthode d’administration. 
  • Le manque de surveillance : l’infirmière doit assurer la surveillance requise par le patient à la suite de l’administration d’un médicament en vue de déceler rapidement toute complication et d’ajuster le plan thérapeutique infirmier lorsque nécessaire. 
  • L’inadéquation de la documentation : l’information erronée, l’omission ou l’imprécision de celle-ci peuvent favoriser les erreurs de médicaments. L’infirmière doit donc inscrire les informations nécessaires dans les documents pertinents. 
  • La retranscription de l’ordonnance : elle amène à des erreurs de traitement ou de dosage.

Dans l’éventualité où une erreur survient, l’infirmière a l’obligation déontologique de dénoncer tout incident ou accident qui résulte de son intervention (ex : donner le mauvais médicament) ou de son omission (ex : ne pas administrer un médicament prescrit) en vue de prendre sans délai les moyens nécessaires pour corriger la situation, l’atténuer ou remédier aux conséquences.


Pharmacovigilance

La pharmacovigilance consiste à : 
  • Signaler les effets indésirables
  • Enregistrer, évaluer et exploiter les informations recueillies
  • Réaliser des études sur la sécurité d'emploi des médicaments
Tous ces éléments sont indispensables pour assurer la sécurité des usagers, chaque personne est importante dans cette chaîne (patients, soignants, chercheurs, etc).
 
NB : Elle s'applique également aux dérivés du sang.


Formes médicamenteuses = galéniques

  • Formes solides : bâton, cachet, comprimé (enrobé ou non, effervescent, soluble, oro-dispersible, gastro-résistant ou à libération modifiée), dragée (comprimé enrobé), capsule à enveloppe molle, gélule (capsule à enveloppe dure), gélule gastro-résistante, gomme à mâcher, granules, granulé, pilule, pastille, poudre orale ou pour application cutanée, poudre lyophilisée stérile pour injection, suppositoire, ovule. 
  • Formes souples : systèmes transdermiques, gélules 
  • Formes semi-solides ou pâteuses : cataplasme, crème, emplâtres médicamenteux, gel, pâte, pommade. 
  • Formes liquides : collyre (gouttes ophtalmiques), émulsion buvable (peut être en gouttes), goutte otique (préparations liquides destinées à être instillées dans le conduit de l'oreille externe), liniment, liquide oral (que l'on n'avale pas, par ex un bain de bouche), lotion, mousse, shampooing, sirop, solution qui peut être injectable/buvable, suspension buvable (peut être en gouttes), infusion, alcoolature. 
  • Préparations pharmaceutiques pressurisées : préparation pour inhalation (nébuliseur, inhalateur pressurisé à valve doseuse, inhalateur à poudre). 
  • Autres formes : comprimé avec applicateur buccal, vernis (pour traiter les mycoses unguéales), insert ophtalmique destiné à libérer un principe actif d'une matrice placée dans le cul-de-sac conjonctival (sous la paupière inférieure).

La prescription médicale

Les médecins peuvent prescrire. Sont également habilités les dentistes, les vétérinaires (médecine animale), et les sage-femmes, dans les limites d’une liste restrictive de médicaments propre à leur milieu d'exercice.

Une prescription doit contenir :
  • L'identification du prescripteur : nom, adresse, qualité 
  • La date 
  • L'identification du malade : nom, prénom, âge, sexe, et si nécessaire la taille et le poids
  • Le(s) médicament(s) : dénomination (commune ou DCI), forme, posologie et mode d'emploi, c'est à dire la quantité prescrite ou la durée de traitement  
  • Une éventuelle Mention telle que « AR » ou « à ne pas renouveler » 
  • La signature du prescripteur : immédiatement sous de la dernière ligne, de façon à ne pas laisser d'espace résiduel.

Les médecins peuvent prescrire un médicament par période d’1 ou 3 mois (contraceptifs) dans la limite de 12 mois. 
Si la prescription est pour une durée supérieure à un mois, il est nécessaire d'indiquer pour les médicaments de la liste 1 : soit le nombre de renouvellements, soit la durée totale du traitement, dans la limite de 12 mois.


Prescription restreinte

  • Médicament réservé à l'usage hospitalier : obligatoirement prescrit et délivré à l'hôpital 
  • Médicament à surveillance particulière : les  malades  traités  doivent  faire  l'objet  de  soins particuliers (prises de sang, examens complémentaires, consultations plus fréquentes). Le renouvellement est subordonné au respect des règles de surveillance.
  • Médicament à prescription initiale hospitalière : première  prescription  obligatoirement  rédigée  dans un établissement de soins public ou privé.
NB : Dans certains cas la prescription est réservée à certains prescripteurs ayant des qualifications  définies (spécialistes ou médecins exerçant dans des services hospitaliers définis).


Ordonnance sécurisée (stupéfiants)

  • Identification du prescripteur pré-imprimée 
  • Adresse et n°ADELI du prescripteur 
  • Numérotation permettant d’identifier le lot d’ordonnances 
  • Carré pré-imprimé en micro-lettres pour indiquer le nombre de médicaments prescrits 
  • Production par des entreprises certifiées (liste AFNOR)

Ordonnance bi-zone

Réservée pour les patients ayant une affection de longue durée (ALD).
Prise en charge à 100%
3 types d’ALD : 
  • liste de 30 maladies (ex : AVC invalidant, insuffisances médullaires et autres cytopénies chroniques, artériopathies chroniques avec manifestations ischémiques, maladies chroniques actives du foie et cirrhoses, diabète de type 1 et de type 2, HTA sévère, maladie coronaire, insuffisance respi chronique grave, maladie d'Alzheimer et autres démence…)
  • les affections « hors liste »
  • les polypathologies

Prescription infirmière

Depuis le 31 mars 2012, les infirmiers sont autorisés à prescrire certains dispositifs médicaux dont la liste est fixée de façon limitative par l'arrêté du 20 mars 2012 (JO du 30 mars 2012).
2 cas de prescription sont à distinguer :
  • L'infirmier peut prescrire au patient des dispositifs médicaux, s'ils sont inscrits à la liste des produits et prestations remboursables sous réserve de remplir les trois conditions suivantes : il agit pendant la durée d'une prescription médicale d'une série d’actes infirmiers, il agit dans le cadre de sa compétence, il n'existe pas d'indication contraire du médecin.  Ce sont : des articles pour pansements, des cerceaux pour lit de malade, des dispositifs médicaux pour le traitement de l'incontinence et pour l'appareil urogénital, des dispositifs médicaux pour perfusion à domicile...
  • Si l'infirmier remplit les trois conditions prévues et qu'il a au préalable informé le médecin traitant désigné par le patient, il peut également prescrire des dispositifs médicaux suivants, dès lors qu'ils sont inscrits à la liste des produits et prestations remboursables : matelas ou surmatelas d'aide à la prévention des escarres, coussin d'aide à la prévention des escarres, pansements, sonde naso-gastrique ou naso-entérale pour nutrition entérale à domicile, orthèses élastiques de contention des membres (dans le cadre d'un renouvellement à l’identique), accessoires pour lecteur de glycémie (dans le cadre d'un renouvellement à l'identique).
À noter : l'infirmier ne peut pas prescrire des sets comprenant un (ou plusieurs) dispositif médical non listé précédemment. 

Un décret publié le 12/01/2012 précise les modalités du renouvellement de prescription de contraception orale par les infirmiers : une liste des contraceptifs oraux qu'ils sont autorisés à renouveler a été fixée par arrêté. Ce renouvellement est effectué sur l'ordonnance médicale originale, où l'infirmier appose son cachet, la mention "renouvellement infirmier", la durée de ce renouvellement en mois et la date du renouvellement (la prescription initiale doit dater de moins d'un an et le renouvellement est pour une durée maximale de six mois, non renouvelable).


Études cliniques

Les différentes études cliniques se font par phases.
  • Phase I : dite d'innocuité (ou encore de tolérance) du produit. Elle est menée sur des volontaires sains. Elle vise à établir la dose minimale active (si son activité peut être mise en évidence sur le volontaire sain) et surtout pour établir la dose maximale tolérable. Comme il n'est pas éthique d'exposer des volontaires sains à des produits très actifs (anti-cancéreux, antithyroïdiens, hormones, antibiotiques), cette phase est dans ce cas réalisée en phase II sur des patients qui peuvent bénéficier de l'effet thérapeutique supposé du produit testé. Dans tous les cas, l'accord du patient, après une information éclairée, est indispensable. Aucune expérimentation ne se fait à l’insu du patient et sans son accord "éclairé". 
  • Phase II : tests de biodisponibilité sur patients volontaires et d'efficacité sur patients volontaires. Elle vise à établir la relation entre dose et effet. C'est lors de ces tests que l'on détecte les premiers effets secondaires, qui une fois confirmés en phase II et IV seront souvent les effets secondaires principaux du produit. Si ces effets sont trop importants par rapport à l'intérêt de l'effet thérapeutique apporté, le développement du produit sera arrêté. 
  • Phase III : le médicament dont l'activité pharmacologique a été confirmée en phase II doit être testé pour évaluer son intérêt clinique réel. Cette phase vise à établir le rapport bénéfices/risques. Le candidat médicament est comparé à un médicament de référence et à un placebo (lorsqu'il n'existe pas d'opposition éthique à ne pas administrer de substance active au patient volontaire) à l’aide de randomisation (expérimentation en « double aveugle » généralement). 
  • Phase IV : mise sur le marché après obtention d’AMM. On parle de phase IV car le médicament peut toujours être retiré du marché et que la commercialisation est une forme d’expérimentation car le nombre de sujets est beaucoup plus grand et on se rend donc mieux compte des effets indésirables dus au produit.

Voies d'administration des médicaments

  • Voies avec absorption indirecte : peau, muqueuses gastro-intestinales (= per os), muqueuse buccale,  muqueuse ORL, muqueuses respiratoires, muqueuse conjonctivale, muqueuse rectale, muqueuse vaginale. 
  • Voies avec absorption directe : sous-cutanée, intra-musculaire. 
  • Voie avec pénétration directe : intra-veineuse.

Peau

Principes :
  • voie sus-épidermique : médicament déposé sur l'épiderme, à la surface de la peau
  • voie épidermique : médicament introduit mécaniquement dans l’épiderme
  • voie sous-épidermique : médicament déposé sur le derme après ouverture de l'épiderme par scarification
  • voie intradermique : médicament introduit dans le derme
Actions : 
  • action locale : sur une lésion dermatologique, libération et durée d'action rapide
  • action générale : si atteinte du derme et passage de la paroi des capillaires (patchs), libération progressive et longue durée d'action

Muqueuses gastro-intestinales = voie orale (per os)

Principe : voie per os (médicament ingéré qui aura une action générale ou locale sur les muqueuses gastro-intestinales)
Actions : 
  • actions sur la muqueuse gastrique : locale (couvre la muqueuse gastrique), générale (absorption des acides faibles du médicament par la muqueuse gastrique)
  • actions sur la muqueuse de l'intestin grêle : locale (agit sur la muqueuse de l'instestin grêle sans être absorbé par celle-ci), générale (absorption par la muqueuse de l'intestin grêle)
  • actions sur la muqueuse du gros intestin : locale (sur les affections coliques), générale (absorption par la muqueuse du gros intestin).

Muqueuse buccale

Principe : voie (sub)linguale = médicament déposé dans la cavité buccale
Actions : 
  • locale : sur les lésions de la muqueuse
  • générale : absorption rapide par la muqueuse buccale vers les gros vaisseaux

Muqueuses ORL

Principe :
  • voie auriculaire : médicament déposé dans le conduit auditif
  • voie nasale : médicament pulvérisé dans les cavités nasales
  • voie pharyngée : médicament déposé dans la cavité buccale
Actions :
  • locale : en fonction de la voie d’administration
  • générale : absorption par les muqueuses puis passage dans la circulation via les capillaires.

Muqueuses respiratoires

Principe : voie pulmonaire = médicament volatile inhalé
Actions :
  • locale : au niveau des bronches
  • générale : absorption par les alvéoles puis passage dans la circulation via les capillaires

Muqueuse conjonctivale

Principe : voie oculaire = médicament déposé sur la conjonctive
Action : locale


Muqueuse rectale

Principe : voie rectale = médicament inséré par le rectum 
Actions : 
  • locale : sur les affections rectales ou anales
  • générale : absorption par la muqueuse de l'ampoule rectale et du gros intestin puis passage dans la circulation

Muqueuse vaginale

Principe : voie vaginale = médicament inséré par le vagin 
Action : locale = sur la muqueuse vaginale


Voie sous-cutanée

Principe : voie sous-cutanée parentérale = médicament injecté dans le tissu conjonctif sous la peau (face externe du bras, face externe de la cuisse, région abdominale à partir de 15 cm du nombril, région sus et sous épineuse de l’omoplate, quart supéro-externe de la fesse)
Action : générale (diffusion passive du produit puis passage dans les vaisseaux capillaires). Absorption lente, action retardée et progressive


Voie intramusculaire

Principe : voie intramusculaire parentérale = médicament injecté dans le tissu musculaire puis passage dans les vaisseaux capillaires : 
  • muscle grand et moyen fessier (quart supéro-externe de la fesse)
  • muscle vaste externe de la cuisse (s’étend d'une largeur de main au-dessus du genou, à une largeur de main au-dessous du grand trochanter du fémur)
  • muscle deltoïde (juste en dessous de l’épaule, 2 mL maximum).

Action : générale (diffusion passive du produit puis passage dans les vaisseaux capillaires). Absorption rapide (forte vascularisation du tissu musculaire), action retardée et progressive.


Voie intraveineuse

Principe : voie intraveineuse parentérale = médicament injecté dans une veine. 
Injection intraveineuse directe (IVD) ou lente (IVL) par intra-vasculaire (intra-tuyaux). La veine pouvant être superficielle = VVP (habituellement au bras) ou profonde = VVC (le plus souvent au niveau du cou (veine jugulaire) ou sous la clavicule (veine sous clavière)). 
Action : générale (pas d'absorption, diffusion directe dans l’organisme).
Action immédiate.






Ces informations sont-elles complètes ? Avez-vous besoin d'explications supplémentaires ?
Pensez-vous que l'on puisse rajouter d'autres éléments ? Exprimez-vous dans les commentaires !


 


La plupart des informations contenues dans mes fiches proviennent de mes connaissances personnelles et de mes cours reçus à l'IFSI ou à la fac. 
Il m'arrive également de faire des recherches de définition ou autre sur le site https://fr.wikipedia.org/, je précise toujours les autres sources
Les images sont libres de droit, dans le cas contraire je précise les sources en-dessous

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