Fonction de protection et de défense de l'organisme

Définition de la fonction


La fonction de protection et de défense de l’organisme se traduit par l’ensemble des éléments mis en place par le corps humain pour se protéger vis à vis des agressions extérieures.


Anatomie et physiologie de la peau

La peau est l’organe le plus étendu et le plus lourd du corps au regard de sa surface (2m2 chez l’adulte) et de sa masse (3 kg chez la femme, 5 kg chez l’homme; c’est-à-dire environ 7 % du poids total). Sa surface d'échange est cependant plus petite que l'intestin (300-400 m2, environ deux terrains de tennis) et le poumon (80 m2). Elle est la première barrière de protection de l’organisme.

L’ensemble formé par la peau et ses phanères (ongles, poils) se nomme les « téguments ».

Un traitement médical basé sur une substance active qui doit être administrée en lui faisant traverser la peau est dit « percutané ».

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Couches de la peau humaine

  • Épiderme (couche superficielle). Par convention, une peau est dite épaisse ou fine suivant l’épaisseur de l’épiderme : le plus épais (1,5 mm) est au niveau des paumes et des plantes, le plus fin (0,05 mm) au niveau des paupières. 
  • Jonction dermo-épidermique  
  • Derme (couche intermédiaire)
  • Hypoderme (couche profonde)

Composition chimique de la peau humaine

  • 70% d'eau ( sa répartition est variable, l'hypoderme étant le plus hydraté), 
  • 27% de protides (carbone, hydrogène, oxygène et azote, ainsi que des acides aminés, des protéines, des hormones et des enzymes), 
  • 2% de lipides (carbone, hydrogène, oxygène ainsi que des phospholipides, des acides gras, des triglycérides…) 
  • 0,5% de sels minéraux (sodium, magnésium, potassium, fer, cuivre, zinc, souffre, phosphore, iode, manganèse...)

Modifications

Au cours de la vie, les propriétés physiques des couches de la peau se modifient. L'épiderme s'amincit et devient plus fragile. Sous l'effet de la disparition progressive du collagène et de l'élastine, le derme se relâche et se plisse, formant les premières rides qui apparaissent vers 30 ans.
Lorsqu’on reste beaucoup dans l'eau, notre peau devient fripée car le film hydrolipidique protecteur disparaît (cela fait pénétrer l'eau dans l'épiderme qui s'imbibe et gonfle alors que le derme, plus dense, absorbe moins de liquide). Cette peau fripée aurait permis, il y a des millénaires, de récolter de la nourriture dans des cours d'eau ou des végétaux humides, ainsi que d’adopter une démarche plus stable sous la pluie.

Épiderme

Composé principalement de kératinocytes (segmentées dans la couche cornée) et de mélanocytes (donnent la pigmentation et sont juste au-dessus de la strate germinative). On trouve également des cellules de Langerhans et des lymphocytes responsables de la protection immunitaire.

La transformation cellulaire se déroule en trois ou quatre semaines (21 à 28 jours).
  • Couche germinative/basale (stratum germinativum): constituée de cellules cylindriques ou cubiques, bien ancrées à la membrane basale.
  • Couche épineuse ou de Malpighi (stratum spinosum): formée de cellules polygonales ; les extensions cytosolique ressemblent à des épines (cellules épineuses) dues à une teneur plus élevée en tonofibrilles. 
  • Couche granuleuse (stratum granulosum): composée de 3-5 couches de cellules aplaties, le cytosol contient des granules basophiles appelé grains de kératohyaline (précurseur de la kératine). Lorsque les kératinocytes atteignent la dernière couche de cellules épidermiques, elles meurent et déchargent leur contenu dans l'espace intercellulaire. 
  • Couche claire (stratum lucidum) : se distingue par une zone très mince avec des caractéristiques éosinophiles. Les noyaux commencent à dégénérer dans les cellules externes de la couche granuleuse et au niveau du stratum lucidum ils disparaissent. 
  • Couche cornée (stratum corneum) : composé des cellules planes kératinisées et anucléées, ce sont des cellules squameuses ou cellules de la cornée. Cette couche est la plus épaisse. Le stratum corneum se compose de lignes des cellules aplaties principalement composées de kératine. Chaque jour, nous éliminons des couches de ces cellules.

Flore cutanée

La peau est couverte de micro-organismes, spécialisés ou opportunistes, qu'on nomme flore cutanée / microbiote cutané : bactéries, acariens, micro-nématodes, micro-champignons. Ce micro-écosystème est organisé en biofilm et s'alimente de molécules et de composés excrétés par la peau elle-même, ainsi que de composés sécrétés par ces communautés de micro-organismes.
La composition de cette flore varie selon les individus (âge, sexe, activités, comportement et environnement) et les parties du corps : main, cuir chevelu, visage, dos, aisselle…
La peau d'un adulte héberge en moyenne 1012 bactéries de plus de 200 espèces différentes.
Certains de ces micro-organismes peuvent devenir pathogènes s’ils se développent en excès en raison d'un déséquilibre du milieu cutané. Une rupture ou perturbation de cet équilibre peut conduire à la prolifération d’organismes et à une infection (externe ou interne de l’organisme). L'érosion excessive par exfoliateurs ou produits nettoyants, attaquant les sébums et organismes protecteurs, tue les organismes protecteurs de la peau ou de la muqueuse. Il peut en résulter une brutale prolifération de champignons, conduisant à une mycose.
Le pH "naturel" de la surface de la peau est en moyenne de 4,7. L’usage d'eau du robinet, va déséquilibrer le pH de la peau jusqu’à 6h après l'application de l'eau. L'utilisation de produits cosmétiques, spécialement les savons, a une influence profonde sur ce pH, le rendant plus basique.

Maintien de la température corporelle

La peau selon son épaisseur, sa texture et sa couleur absorbe et émet plus ou moins bien le rayonnement visible, ultraviolet ou infrarouge ; la présence de poils modifient également les caractéristiques d'absorption et d'émission de rayonnements (rôle isolant contre le froid ou le chaud, en créant une couche d'air isolante entre la peau et les poils).
L’organisme peut modifier ces caractéristiques en changeant la couleur de la peau (bronzage, rougeur) ou par la sécrétion de sueur qui permet la régulation de la température corporelle.

Protection

  • La peau est une barrière de protection contre les agressions extérieures (chaleur, soleil, eau, infections, etc…), assurée principalement par le film hydrolipidique et la couche cornée. 
  • Elle a de grandes capacités de régénération et de cicatrisation, elle constitue en continuité avec les muqueuses une barrière physique souple qui protège les tissus/organes des agressions extérieures. Elle est résistante à la plupart des infections quand son intégrité physique et fonctionnelle est assurée. 
  • Elle permet de maintenir le milieu corporel intérieur isolé et limite les pertes d'eau, tout en contenant les fluides corporels (sang, lymphe…), bien qu'étant semi-perméable face aux liquides extérieurs. 
  • Elle joue aussi un rôle de protection contre les UV, notamment grâce à la présence de mélanocytes.

Perception

La peau joue un rôle dans la nociception (nerfs sensitifs, thermorécepteurs, etc). Elle contient quatre types de récepteurs :
  • mécanorécepteurs sensibles au toucher et à la pression 
  • nocicepteurs sensibles à la douleur 
  • thermorécepteurs sensibles au froid 
  • thermorécepteurs sensibles au chaud

La peau possède en moyenne 50 capteurs/cm2, la langue 200/cm2, la main 200-300/cm2, le bout des doigts 2000/cm2 (ce qui  permet de détecter des reliefs de 75 nm d’épaisseur). Ces informations parcourent la colonne vertébrale, jusqu’au thalamus via deux types de canaux : l’un pour les informations concernant la douleur et la température, l’autre pour le toucher à proprement parler (texture, dureté, etc.).

Excrétion



Grâce aux glandes sudoripares : sueur.






Immunité

  • Certaines cellules épidermiques jouent un rôle important dans la protection immunitaire du corps humain. On y trouve des cellules dendritiques, autrement appelées cellules de Langerhans. 
  • Réservoir sanguin et lymphatique : le derme contient un réseau de vaisseaux sanguins représentant environ 10 % du sang chez l'adulte. Durant l'exercice physique, les vaisseaux sanguins de la peau se contractent (vasoconstriction) pour favoriser l'apport sanguin aux muscles.

Synthèse de la vitamine D

Lorsqu'elle est exposée aux UV, la peau participe à la synthèse de la vitamine D (à partir de dérivés du cholestérol) nécessaire à la croissance et à l'équilibre calcique et phosphorique du corps humain.

Greffe et culture de peau

La greffe de peau est une opération chirurgicale assez facile et courante (en autogreffe). Des cellules de peau peuvent être cultivées in vitro pour réaliser des greffes. L'autogreffe permet d'éviter le risque de rejet immunologique inhérent aux greffes. Une culture de peau peut être utilisée pour tester le caractère toxique de certains produits chimiques, ou d'irradiations sur la peau humaine.

Moyens de défense naturels

Source image : https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_immunitaire_inn%C3%A9

Processus inflammatoire


C’est une réaction de défense immunitaire stéréotypée du corps à une agression externe (infection, traumatisme, brûlure, allergie, etc) ou interne (cellules cancéreuses). C’est un processus universel, concernant l'ensemble des tissus ; elle fait intervenir l'immunité innée et  adaptative.

L'inflammation chronique est une réponse à de nombreuses transformations de l'environnement et de comportements modernes (favorisée par la sédentarité, une mauvaise alimentation, la pollution, les altérations du microbiote humain). C’est un facteur important dans le développement de maladies telles que la résistance à l'insuline, l'obésité, les maladies cardiovasculaires, les maladies immunitaires, les troubles de l'humeur et du comportement.

L’inflammation peut se manifester par :
  • une rougeur (érythème) : il y a une vasodilatation locale 
  • un gonflement (œdème) 
  • une sensation de chaleur 
  • une douleur qui semble pulser 
  • une altération du fonctionnement de l’organe touché (impotence fonctionnelle) peut survenir, par exemple une difficulté à bouger dans le cas d’une articulation.

Il existe trois temps à l'inflammation :
  1. Phase vasculaire ou vasculo-exsudative : déclenchée par l'action de médiateurs chimiques. On retrouve : congestion active (gonflement local qui a pour but d’augmenter la circulation afin d’évacuer les cellules mortes et les toxines et d’apporter les éléments nécessaires), oedème (permet l'apport jusqu'à la lésion de moyens de défense, la dilution de l'agent pathogène et la limitation du foyer inflammatoire), diapédèse leucocytaire (migration des leucocytes de l’intérieur des vaisseaux jusqu’à l’endroit concerné). 
  2. Phase cellulaire : fait suite à la diapédèse, quand les leucocytes sont amassés dans le tissu interstitiel. Correspond à la formation du granulome inflammatoire. Participe à la détersion (rôle des granulocytes et des macrophages), permet le développement de la réaction immunitaire adaptative. 
  3. Résolution : arrêt du processus inflammatoire. Nécessite au niveau local plusieurs conditions : arrêt de l’agression, action de molécules anti-inflammatoires. Au niveau systémique, une stimulation de l'axe hypothalamo-hypophysaire corticotrope entraîne la production de cortisol puis de glucocorticoïde (les corticoïdes sont de puissants anti-inflammatoires).
    Si l'inflammation s'arrête à se stade, elle est qualifiée d'inflammation aiguë. Si cette phase fait défaut, une inflammation chronique peut s'installer.

L’inflammation, si elle est une réaction de défense, peut poser problème; par exemple, dans le cas du traumatisme d’une articulation, le gonflement peut gêner l’examen. De même si l'inflammation devient chronique, elle peut nuire à la structure et à la fonction de l'organe touché et doit être traitée.
Pour combattre l’inflammation, on peut utiliser le froid (cela provoque une vasoconstriction, fait diminuer le gonflement et calme la douleur), ainsi que des médicaments anti-inflammatoires.

On retrouve différents types d’inflammation qui peuvent être classées en différentes familles :
  • Selon la persistance de l’inflammation : inflammation aiguë ou chronique 
  • Selon la morphologie du foyer inflammatoire : inflammation non-spécifique ou spécifique 
  • Selon l’endroit où est située l’inflammation, elle peut prendre différents noms, en général en -ite.

Réaction du système nerveux

Réflexe : réponse musculaire involontaire, stéréotypée et très rapide à un stimulus. Une activité réflexe est produite par un arc réflexe, le mécanisme de réponse intégrée sans intervention du cerveau et de la volonté consciente. Les réflexes sont souvent des réactions de défense, comme le retrait du membre en cas de brûlure, avant que le cerveau n’ait perçu la douleur.

Un réflexe peut être inné ou acquis (conditionné). On distingue :
  • les réflexes d'extension dit aussi ostéotendineux (par exemple quand on cogne le genou) 
  • les réflexes de flexion (par exemple quand on se brûle le doigt)

Lorsqu'un stimulus, appelant une réponse immédiate, est perçu par un récepteur logé dans une partie du corps, l'influx nerveux se propage sur les fibres afférentes vers la moelle épinière ou le tronc cérébral. Après le passage par une ou plusieurs synapses des neurones moteurs, la réponse afférente, sous la forme d'un second influx nerveux, part vers l'organe effecteur (muscle par exemple) ou vers les centres moteurs, supérieurs ou inférieurs. Cette boucle constitue l'« arc réflexe » le plus court. Un arc réflexe n'est jamais modifiable par la volonté de l’individu.

Peur

C’est une émotion ressentie en présence ou dans la perspective d'un danger ou d'une menace. C’est une conséquence de l'analyse du danger, elle permet au sujet de le fuir ou de le combattre.
D'un point de vue neurologique, la peur est essentiellement une activation de l'amygdale (ensemble de noyaux au niveau des lobes temporaux) qui correspond à un sentiment de danger imminent. Elle peut entraîner une inhibition de la pensée et prépare l'individu à fuir ou se défendre.
La peur se manifeste par des tremblements, une hausse de la fréquence cardiaque, un écarquillement des yeux, une perturbation du rythme respiratoire et une hyperactivité du système sudatif. Ces différents symptômes sont dus à la sécrétion d'adrénaline, hormone de la peur, et à l’activation du système nerveux sympathique.


Réaction humorale non spécifique

Les cellules immunitaires innées agissent en identifiant et en éliminant les agents infectieux. Ce sont :
  • les cellules NK (Natural Killer) ou tueuses naturelles : cellules du système immunitaire inné qui éliminent les cellules dont la fonction est altérée, comme les cellules tumorales ou infectées par un virus. 
  • les granulocytes (mastocytes, éosinophiles et basophiles). 
    • Mastocytes : cellules immunitaires innées des tissus conjonctifs et muqueuses ; elles permettent la défense contre les agents infectieux, elles sont aussi associées à l'allergie et à l’anaphylaxie. 
    • Basophiles et éosinophiles : apparentés aux neutrophiles. La sécrétion d'histamine par les basophiles a un rôle important dans la réponse immunitaire contre les parasites, et contribue aux réactions allergiques (ex: asthme). Les éosinophiles sécrètent des composés toxiques et des radicaux libres permettant l'élimination des bactéries et parasites, mais qui peuvent occasionner des lésions tissulaires.
  • les phagocytes (macrophages, neutrophiles et cellules dendritiques) : Les phagocytes permettent l'élimination des cellules étrangères mais aussi celle des cellules mortes de l'hôte, que ce soit par mort programmée (apoptose) ou mort cellulaire suite à une infection. La phagocytose constitue ainsi un phénomène important dans le processus de cicatrisation. 
    • Macrophages : ils produisent des chimiokines, permettant le recrutement d'autres cellules. 
    • Neutrophiles : ils font partie, avec les éosinophiles et les basophiles, des cellules granulocytes ou cellules polynucléaires. Les granules présents dans leur cytoplasme contiennent des substances toxiques permettant l'élimination des microorganismes extracellulaires (bactéries ou champignons). Les neutrophiles sont les phagocytes les plus nombreux (50-60% de l'ensemble des leucocytes circulants), elles sont parmi les premières cellules recrutées au site d'infection. La moelle osseuse d'un adulte sain produit 100 milliards de neutrophiles/j, et environ 10 fois plus au cours d'une infection aigüe. 
    • Cellules dendritiques : ce sont les phagocytes présents au niveau des muqueuses et qui sont donc parmi les premières cellules exposées à l'extérieur. Elles sont présentes dans l'épiderme (où elles sont appelées cellules de Langerhans), dans les poumons et dans l’intestin.
       
  • les lymphocytes T γδ : ils ont des caractéristiques de cellules d'immunité innée et d'immunité adaptative. D'un côté, ils sont considérés comme faisant partie de l'immunité adaptative car ils ont opéré une recombinaison. De l'autre, la diversité de recombinaison est relativement restreinte et s'apparente ainsi à un récepteur de reconnaissance de motifs moléculaires, ils répondent donc très rapidement aux antigènes étrangers.

Rôle des anticorps

Source image : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anticorps

A savoir : Les IgG passent la barrière placentaire (les IgA un peu aussi), les IgA passent dans le lait maternel (les IgG et IgM un peu aussi).

Au cours de la réponse immunitaire, les anticorps ont trois fonctions principales :
  1. se lier à l’antigène : un anticorps reconnait et se fixe spécifiquement sur un antigène. La reconnaissance Ag-Ac est utilisée dans la lutte contre les toxines bactériennes. En se fixant sur ces toxines, les anticorps anti-toxine les neutralisent et empêchent les liaisons avec les récepteurs cellulaires (cela empêche les toxines de se fixer sur les cellules du corps par la suite). De même, de nombreux virus et bactéries exercent leur pathogénicité après fixation aux cellules, les anticorps spécifiques de ces pathogènes bloquent donc leur action en se liant sur les molécules de fixation. 
  2. activer le système du complément : les anticorps protègent l'organisme en déclenchant la cascade du complément. C’est un ensemble de protéines du plasma dont l'activation permet de détruire des bactéries par perforation et d’en faciliter la phagocytose et l'élimination. 
  3. recruter des cellules immunocompétentes : après avoir reconnu un antigène grâce à sa partie variable, un anticorps peut se lier à des cellules du système immunitaire par sa partie constante. Ces interactions revêtent une grande importance dans le déroulement de la réponse immunitaire. Ainsi, les anticorps fixés sur une bactérie peuvent se lier de l’autre côté aux macrophages et déclencher une phagocytose.
Source image : http://ressources.unisciel.fr/DAEU-biologie/P2/res/chap5_im04.png


Immunité acquise active : vaccination

Pour plus d’informations sur la vaccination, se référer à la fiche « Vaccination » qui est complète à ce sujet.


Immunité acquise passive : aérothérapie

L'immunité passive est un type d'immunité acquise transférée (elle intervient lorsque les anticorps  déjà produits chez un animal ou in vitro sont introduit dans un hôte ; elle est immédiate et de courte durée) :
  • Elle peut être transmise naturellement de la mère au foetus par le placenta ou de la mère à l'enfant par le colostrum. Les bébés sont donc protégés par les anticorps de leur mère durant les premiers mois de leur vie. 
  • Elle peut aussi l’être par l'injection d'un anti-sérum, c’est-à-dire qu’on injecte à la personne des défenses pour qu’elle puisse lutter contre la pathologie.

Organes lymphoïdes

On distingue les organes lymphoïdes primaires et secondaires

Organes lymphoïdes primaires ou centraux

Ce sont les organes de maturation des lymphocytes
  • Le thymus qui mature les lymphocytes T 
  • La moelle osseuse qui mature les lymphocytes B

Organes lymphoïdes secondaire ou périphériques

Ce sont les lieux de passage, d’accumulation et de rencontre des antigènes et des cellules de l’immunité
  • Les ganglions lymphatiques 
  • La pulpe blanche de la rate 
  • Les tissus lymphoïdes associés aux muqueuses (MALT) : - GALT (digestives), BALT (respiratoires), autres.

Rate

Cet organe a deux rôles :
  1. rôle dans l’immunité cellulaire : c’est un organe lymphoïde secondaire 
  2. rôle de régulation de la formation et de la destruction des éléments figurés du sang. Elle est le lieu de l’hématopoïèse durant la vie embryonnaire (du 3ème au 7ème mois). Elle perd ensuite cette fonction qui est reprise par le foie jusqu’à la naissance, puis par la moelle osseuse ensuite. Si il y a atteinte de la fonction hématopoïétique de la moelle durant la vie, on peut observer une reprise de l’hématopoïèse splénique (par la rate).

Notions sur l'infection

Les différents germes


Une maladie infectieuse est provoquée par la transmission d’un micro-organisme ou agent infectieux :
  • virus : agent infectieux nécessitant un hôte dont il utilise le métabolisme et ses constituants pour se répliquer. Ils existent sous une forme extra-cellulaire (unité indépendante appelée virion) ou intra-cellulaire (virus intégré sous forme dormante ou détournant activement la machinerie cellulaire au profit de sa réplication). 
  • bactérie : organisme vivant microscopique et procaryote présent dans tous les milieux. Le plus souvent unicellulaires, elles sont parfois pluricellulaires et peuvent former des colonies dont les cellules restent agglutinées au sein d'un gel muqueux (appelé biofilm). 
  • parasite : organisme vivant qui vit aux dépens d’un autre organisme (l’hôte). Les parasites sont parfois eux-mêmes victimes d'autres parasites, qui sont alors dits hyperparasites. 
  • champignon : eucaryote pluricellulaire ou unicellulaire. Les principaux types de champignons responsables de mycoses sont : les levures (Candida, Cryptococcus neoformans…), les dermatophytes (Epidermophyton, Microsporum), moisissures (Aspergillus, Fusarium spp., Scopulariopsis spp), les champignons dimorphiques (Histoplasma) et les champignons divers (Pneumocystis).

Les bactéries

Les bactéries présentent de nombreuses formes : sphériques (coques), allongées ou en bâtonnets (bacilles), des formes plus ou moins spiralées. On connait 10 000 espèces à ce jour, mais on estime qu’il existe de 5 à 10 millions.
En tant que procaryote, les bactéries sont des cellules relativement simples, caractérisées par une absence de noyau et d’organites comme les mitochondries, elles n'ont pas non plus de réticulum endoplasmique ou d'appareil de Golgi.

Chez l'Homme, de nombreuses bactéries colonisent la peau, la bouche et l’intestin.
Il existe de nombreuses espèces pathogènes à l'origine de beaucoup de maladies infectieuses comme le choléra, la syphilis, la peste, l’anthrax, la tuberculose…

Les bactéries possèdent un chromosome généralement unique et circulaire qui porte la majorité des gènes. Certains gènes ayant des fonctions particulières (résistance à un antibiotique, un prédateur, adaptation physiologique au milieu…) sont cependant localisés sur des petites sections d'ADN circulaire libres appelées plasmides.

Une caractéristique importante des bactéries est la paroi cellulaire qui leur donne leur forme et les protège contre l’éclatement sous l’effet de la très forte pression régnant dans les cellules humaines. Les bactéries peuvent être divisées en 2 groupes : celles à paroi unimembranée (une seule membrane : la membrane plasmique, elles sont Gram + donc captent la coloration Gram) et celles à paroi bimembranée (deux membranes superposées, les membranes interne et externe, elles sont Gram -).

Les virus


Un virus se caractérise par son incapacité à se multiplier par division. Il a besoin d'infecter une cellule hôte pour utiliser sa machinerie : c’est un parasite intracellulaire obligatoire. Il est composé d’une ou plusieurs molécules d'acide nucléique (ADN ou ARN, simple ou double brin). Il ne possède en général aucune enzyme pouvant produire de l’énergie.

NB : Le plus petit virus connu est le virus delta, qui parasite lui-même celui de l'hépatite B, il ne comporte qu'un seul gène. L'un des plus gros virus connus est le mimivirus, avec un diamètre qui atteint 400 nanomètres et un génome qui comporte 1 200 gènes.

Les maladies virales :  la rage, la fièvre jaune ou la variole affectent les humains depuis des siècles. Le rhume, la grippe, la varicelle, la rougeole, la mononucléose, les hépatites sont des pathologies virales courantes. On connaît d'autres exemples plus nocifs comme le SIDA, le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère lié au coronavirus), la grippe aviaire, les fièvres hémorragiques causées par le virus Ebola…

Les parasites


On appelle parasite un métazoaire (pluricellulaire) ou un protozoaire (unicellulaire) parasitant l'organisme et entraînant une parasitose (n'incluant donc ni virus (virose), ni bactérie (infection bactérienne), ni champignon (mycose)).
Protozoaires : leischmaniose, trichomonose uro-génitale ou intestinale, paludisme/malaria, toxoplasmose.
Métazoaires : helminthes, bilharziose, arthropodes (poux, gale…)

Mode de transmission


Les agents vecteur

Transmission directe, c’est-à-dire par l’Homme :
  • par l’air = transmission aérienne (tuberculose, grippe, méningo, pneumo) 
  • par contact cutané/muqueux = transmission manuportée (staphylocoque, varicelle, gale, thyphoïde) 
  • par le sexe = transmission sexuelle (VIH, VHB, HPV…) 
  • par le sang = transmission sanguine (VIH, VHB, VHC…) 
  • de la mère au foetus = transmission verticale (listeria, VIH, syphilis…).

Transmission indirecte :
  • par la poussière / le sol (Tétanos, Mélioidose…) 
  • par l’eau (choléra, legionella, shigella…) 
  • par les aliments (salmonella, toxoplasmose…) 
  • par les animaux (rage, toxoplasmose, brucellose, grippe aviaire…) 
  • par les moustiques (paludisme, dengue, leishmaniose…) 
  • par les poux (typhus exanthématique) 
  • par les puces (peste) 
  • par les tiques (maladie de Lyme, Borrelia)

Attention un mode de transmission n’est pas exclusif : par exemple certaines pathologies se transmettent par l’eau mais aussi par transmission manuportée.

Voies de pénétration

Ce sont les voies par lesquelles les micro-organismes entre dans notre corps pour nous contaminer
  • La voie respiratoire : nez, bouche, arbre bronchique (souvent quand la personne qui nous transmet la maladie tousse ou éternue). 
  • La voie cutanéo muqueuse : mains, ongles, baisers, voies urinaires 
  • La voie entérique : tube digestif 
  • La voie génitale :  appareil génital féminin ou masculin (concerne les IST) 
  • La voie parentérale : actes invasifs (injections, ponctions)

Lutte contre la contamination intra-hospitalière


Infections nosocomiales

Une infection est dite nosocomiale lorsque le patient est hospitalisé depuis au moins 48h lorsqu’il déclare la pathologie. Les infections nosocomiales sont responsables de 4000 décès / an en 2006
A savoir : Pour les infections de plaies opératoires, on accepte comme nosocomiales les infections survenues dans les 30 jours suivant l’intervention. Pour les prothèses c’est dans l’aînée suivant l’intervention.
Ces infections présentent différents degrés de gravité et constituent un important enjeu de Santé Publique, qui concerne les patients, leur entourage et l’ensemble des professionnels de santé.

NB : Un délai supérieur à la période d’incubation, lorsque celle-ci est connue, est accepté pour séparer une infection d’acquisition communautaire d’une infection nosocomiale (par exemple un patient qui a la varicelle deux jours après son entrée à l’hôpital ne peut pas l’avoir attrapé sur place car la période d’incubation est supérieure à deux jours, ce n’est donc pas une infection nosocomiale).

Les  principales infections nosocomiales sont 

  • les infections urinaires (40 % des infections nosocomiales)
  • les infections respiratoires (10-15%, jusqu’à 30% en réanimation)
  • les bactériémies/septicémies  (5-10%)
  • les infections des sites opératoires (3 à 7 % des opérés).

Les facteurs favorisants la survenue des infections nosocomiales sont :
  • les procédures invasives : cathéter IV, intubation endo-trachéale, ventilation mécanique… 
  • l’état du patient : pathologie chronique préexistante (insuffisance respiratoire, diabète, incontinence) 
  • l’âge du patient : les personnes âgées et les nouveaux-nés sont plus sensibles (ils ont une diminution ou une immaturité des défenses immunitaires) 
  • la présence d’une dépression immunitaire : traitement immunosuppresseur, chimiothérapie, sérologie positive VIH… 
  • l’utilisation prolongée des antibiotiques et/ou une antibiothérapie à large spectre 
  • l’hospitalisation prolongée

Les actions de prévention possible face aux infections nosocomiales :
  • Actions sur l’environnement : nettoyage des surfaces et des équipements, désinfection des surfaces et des équipements, décontamination et stérilisation du matériel
  • Traitement des déchets hospitaliers, tri, conditionnement et stockage  des déchets 
  • Actions du personnel hospitalier : tenue vestimentaire, lavage des mains, respecter les règles d’asepsie, respecter les protocoles 
  • Mesures d’isolement : isolement protecteur aseptique, isolement septique (quand le patient est infecté : isolement contact, isolement gouttelettes, isolement air ; dont les différentes modalités sont à connaitre)

Propreté des mains
  • Lavage à l'eau et au savon : la méthode est à connaitre. Dans les milieux de soin, la pratique de l’hygiène des mains a pris une place prépondérante face à la lutte contre les infections nosocomiales. Les éléments capitaux sont : les essuie-mains qui doivent être à usage unique, les poubelles et distributeurs de savon qui doivent pouvoir s’utiliser sans contact manuel.
    3 types de lavage des mains : 
    • lavage simple : 30 secondes, avec un savon doux
    • lavage antiseptique : 1 minute, avec un savon antiseptique lors des soins nécessitants une asepsie rigoureuse : pose d’un cathéter périphérique, d’une sonde urinaire…  Obligatoire avant et après un contact avec un patient en isolement septique ou protecteur
    • lavage chirurgical : 3 minutes, avec un savon antiseptique et une brosse stérile, indispensable avant tout geste chirurgical.
  • Friction hydroalcoolique : réalisée quand les mains sont non souillées (absence de liquides biologiques ou autres produits). Il faut faire attention à utiliser des produits non agressifs : des mains abîmées sont des portes d’entrée privilégiées de microbes et de toxines. 2 types de friction hydro-alcoolique : 
    • simple friction : 30 secondes, au moins autant efficace voire plus que les techniques de lavage simple des mains au savon doux et de lavage antiseptique
    • friction chirurgicale : s’associant avec un lavage préalable à l’aide d’un savon antiseptique.

Définitions à connaître

Antisepsie


C’est une opération au résultat momentané permettant d'éliminer les micro-organismes au niveau des tissus vivants par application d'un produit antiseptique.

Un antiseptique est un désinfectant à usage corporel. C'est une substance qui tue ou prévient la croissance des micro-organismes sur les surfaces externes ou internes du corps. Les antiseptiques sont à distinguer des antibiotiques qui agissent seulement contre les bactéries.

Désinfection


C’est l’élimination volontaire et momentanée de certains germes pour stopper ou prévenir une infection ou le risque d’infection par des micro-organismes indésirables.

La désinfection implique d’éliminer les micro-organismes ou d’inactiver les virus pathogènes de milieux, matières ou matériaux contaminés en altérant leur structure ou en inhibant leur métabolisme ou certaines de leurs fonctions vitales.
La désinfection comporte en général une phase de détersion, qui consiste à enlever les matières organiques extérieures (par exemple graisses, peaux mortes ou biofilm) et une phase de désinfection proprement dite avec l'emploi d'un désinfectant.

Le désinfectant peut avoir :
  • une action d'inhibition de la croissance des micro-organismes, on parle d'action bactériostatique dans le cas de bactéries : il empêche la multiplication naturelle des germes 
  • une action létale sur les micro-organismes, on parle d'action bactéricide dans le cas de bactéries : il tue les germes.

Selon les normes en vigueur, la désinfection doit tuer 99,999 % des germes ciblés (donc diviser par 100 000 le nombre de germes).

Asepsie


L'asepsie consiste à empêcher la contamination d'une zone ou d'une surface par des micro-organismes étrangers (bactéries, parasites...).
Il s'agit d'une méthode préventive qui correspond à l’ensemble des mesures propres à empêcher tout apport exogène de micro-organisme. Par exemple, ce peut être la stérilisation du matériel introduit dans un site opératoire visant l'absence de contamination microbiologique.
Contrairement à l'antisepsie, elle peut préserver la flore endémique.

Stérilisation

La stérilisation est une technique destinée à détruire tout germe microbien.

On distingue :
  • les traitements thermiques : à chaleur sèche ou à chaleur humide (autoclavage; elle donne de meilleur résultats, ce procédé est conseillé et légalement autorisé pour stériliser les objets utilisés en thérapeutique (instruments chirurgicaux, pansements…)). 
  • les traitements dits « basse température » comme : le traitement chimique souvent avec l'oxyde d’éthylène, le traitement par des rayonnements UVs ou par rayonnements ionisants par exposition à un rayonnement gamma.
L’efficacité de tous les procédés de stérilisation dépend de la propreté initiale de l’objet à stériliser, donc de sa préparation.

Bactérie commensale

C’est une bactérie qui vit dans les cavités naturelles de l’organisme humain et sur la peau.
Elle n’est pas pathogène pour l’Homme.

Bactérie saprophyte

C’est une bactérie se développant dans le milieu extérieur.
Elle peut provoquer une infection chez une personne immunodéprimée.






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La plupart des informations contenues dans mes fiches proviennent de mes connaissances personnelles et de mes cours reçus à l'IFSI ou à la fac. 
Il m'arrive également de faire des recherches de définition ou autre sur le site https://fr.wikipedia.org/, je précise toujours les autres sources
Les images sont libres de droit, dans le cas contraire je précise les sources en-dessous

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